Tu n’es pas tes pensées. Personne n’est ses pensées. Tu es au-delà de tes pensées.
À tout moment, tu peux prendre du recul par rapport à tes pensées et voir que tu es et existe au-delà d’elles. Que la plupart de nos pensées sont érigées par l’ego. L’ego qui cherche à survivre coûte que coûte. L’égo qui s’est construit, depuis le début de ta vie, en attrapant tous les événements extérieurs pour en faire des événements intérieurs. La douleur devenant la souffrance. L’attente devenant l’impatience. Le fait devenant l’obstacle. L’idée devenant la croyance. À l’origine, l’ego est là pour te maintenir en vie. Il se souvient et te rappelle afin de te protéger. Il ne vit que du passé et de l’avenir. Dans le présent, il n’a aucune substance. Il est comme la bobine de film ancienne. Il ne peut que projeter ce qu’il a déjà imprimé sur son négatif. Puisqu’il est très efficace et prévenant, quand on lui laisse la place, il devient envahissant et prévoyant. S’il n’a pas la réponse, il refuse d’abdiquer. Il la cherchera tout de même dans sa banque de négatifs et y repérera ce qui se rapproche le plus de ce qui est en train de se vivre actuellement et il y puisera les réponses. Dans tous les cas, sauf pour des questions de survie physique du corps (comme ne pas se brûler au feu de camp comme on s’est déjà brûlé au poêle), il ne saura pas fournir la bonne réponse. Mais il le fera tout de même. Voilà comment les croyances limitantes, les appréhensions et les pensées pessimistes naitront. De ces dernières émergeront des émotions désagréables qui te renforceront dans l’idée qu’il est nécessaire de te protéger des dangers à venir. L’ego est bienveillant de sorte qu’il sera hyper vigilant pour t’éviter des douleurs. Mais comme un parent hyper protecteur, il te créera des souffrances. L’ego, dans notre état de non conscience, a été si bien entrainé qu’il fonctionne en mode automatique; il vogue d’habitude en habitude, de déjà-vu en déjà-vu. On est si confortable en sa présence qu’on en vient à croire qu’il est nous. Nous ne sommes pas notre ego. Il n’est pas nous non plus. Nous sommes au-delà de l’ego. Appelons cette part : l’être. Nous «sommes». L’être est accompagné de l’ego, mais il ne l’est pas. L’être est conscience. La conscience est au-delà de toute pensée, bien qu’elle englobe la pensée. La conscience est intuition, imagination, création, vie. Elle peut donc apporter des vues nouvelles sur les événements quotidiens. Elle peut : voir, comprendre, choisir et créer. Elle n’est pas limitée par ce qu’elle sait comme l’ego qui ne peut que : se rappeler, savoir et réagir. L’être est par sa nature : serein, joyeux et sain. Tout ce qui est autre est une perception de l’ego. L’ego est tout de même bien malin (on lui a offert des jours et des jours d’entrainement). Il sait cultiver et récolter ce qui le nourrit pour se fabriquer une identité forte. L’ego « souffrance » sait fabriquer (par ses actions et ses pensées) le malheur, la peur et les pensées négatives qui l’entraineront dans la souffrance. Je te l’ai dit, il est malin. L’ego « orgueil » sait fabriquer le doute, le malaise, la surestime pour se repaitre de ces énergies. L’ego « victime » sait provoquer et voir tous les malheurs qui l’accablent. Il sait avec qui « collaborer » afin de fabriquer toujours et encore plus de raisons de faire pitié. L’ego « maladie » sait se projeter et construire sa propre douleur, la nourrir pour l’entretenir et obtenir un jardin rempli de maux à cueillir. L’ego « raison » sait s’entourer d’idées toutes faites, bien rodées et solides pour exercer sa puissance et réduire les idées autres en poussière avec laquelle il se nourrira. L’ego « prestige », l’ego « spirituel », l’ego … sont tous habiles. Ils sont de puissants moteurs fabriquant l’énergie dont il se repaissent. Et l’outil de prédilection de l’ego quel est-il? C’est le mental. Pourquoi l’ego aurait-il choisi un outil de moindre envergure? Il utilise l’outil le plus prestigieux et le plus efficace aux yeux des hommes : la pensée rationnelle. Et avec quel outil a-t-il bâti son jeu de pouvoir? L’émotion. Outil de faiblesse par excellence aux yeux des hommes. Il utilise la pensée pour provoquer l’émotion et cette émotion nourrit de nombreuses pensées qui provoquent de nouvelles émotions. C’est un cercle vicieux sans fin. Un cercle sans fin, jusqu’à ce que l’être soit, que la conscience advienne et crée le recul nécessaire à l’arrêt du jeu. Et que durant cet arrêt de jeu, le constat se fasse que toute nourriture extérieure est inutile puisque l’être est déjà plein en SOI. Est déjà sérénité, joie, amour et vitalité. Toute pensée se rappelant; se culpabilisant; se projetant; créant l’envie, l’ennui, la tristesse, la peur, la colère, toutes deviennent alors inutiles. C’est le début du cercle vertueux. L’ego sait la force de la colère comparée à la frustration; celle de la dépression comparée à l’ennui; celle de la jalousie comparée à l’envie. Il sait se nourrir des énergies les plus vives et les plus nourrissantes. Et ce qu’il ne peut trouver sur lui, il ira le chercher ailleurs en le provoquant. Allant à la pêche là où il sait que le plus grand gain se trouvera. C’est ainsi que l’ego « orgueil » se nourrira de l’ego « victime », que l’ego… La peur est l’énergie la plus puissante. Après l’amour. Voilà pourquoi la peur est partout, est vécue et provoquée à toutes les sauces : inquiétude, angoisse, remord, anxiété, pessimisme… Saisir que nous ne sommes pas notre ego est le début de la lumière. Saisir que nous ne sommes pas nos pensées est le début de la sérénité. Saisir que nous fonctionnons en mode automatique est le début de la libération. Saisir qu’être est tout et suffisant à la fois est très libérateur. Mais quand on commence à saisir cela, l’ego qui veille voit la menace venir. Il réagit alors fortement pour rétablir ou maintenir l’équilibre qu’il s’est créée. L’inconfort et la peur qu’il fabriquera seront souvent fois suffisants pour nous faire reculer sur le chemin de la conscience vers la non conscience. Mais si on est prévenu de cela, si on a compris que la peur, la colère, la frustration, l’exaspération, la rage, le déni ou la toute-puissance ressenties sont tous des effets de l’ego qui croit être en train de mourir, on saura prendre du recul et ne pas écouter ces émotions et ces pensées. La conscience est le but et le chemin à la fois. Dis à ton ego qu’il ne va pas mourir, que tu as besoin de lui pour ta survie physique et pour t’identifier en tant qu’individu dans ce monde où nous sommes toutes les gouttes d’eau d’un même océan. Rassure-le et dis-lui qu’il sera et existera toujours en dehors de la peur. Dis-lui qu’il y a un petit nid en toi qui est sa juste place et qu’il s’y trouvera bien, au calme et qu’il pourra y assurer sa pleine et nécessaire vigilance. Explique-lui encore que ce nid a pour nom «lâcher-prise» et qu’il sera douillet et nourricier. Que là aussi est le confort et que s’il laisse aller les habitudes passées, l’une à la suite de l’autre, le vide ne sera pas. De nouvelles habitudes seront créées et lui apporteront le même confort. Oui, on peut se reposer et être encore dans la vigilance. Même que la vigilance est plus vive quand on est calme. Dis-lui qu’il n’en sera que plus fort. Et dis-lui encore qu’il aura un ami pour lui tenir compagnie. Cet être qui respirera enfin dans toute sa splendeur le laissera se nourrir à sa source toute puissante. Car la joie et l’amour sont les forces les plus vives de cet univers. Elles sont les forces réelles. Elles n’ont pas à être attendues ou créées, elles sont déjà là. Là, en tout, en toi, en nous. Il ne faut qu’ouvrir les yeux pour les sentir et les voir à l’œuvre. Elles sont. Et tu es. Brigitte
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Juillet 2023
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